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Pour un monde à hauteur d'homme

La fronde 2011

Pour un monde à hauteur d'homme

Que peut l’artiste, sinon donner une forme à l’informe ? Aux peurs, aux désirs, aux idées qui le traversent, il tente de donner un visage, une couleur. Il les met en musique ou en mots, il les couche sur la toile ou les façonne dans la pierre, qu’importe. Jean-Luc Meyssonnier est photographe, c’est sa langue à lui. Dans les photographies de lui que nous voyons ici, il entend donner une forme à cette idée, ce sentiment aussi, qui sont en lui, et en beaucoup d’autres il faut croire, que des êtres et leur terre, aussi humbles soient-ils, aussi aride et perdue dans les lointains soit-elle, forment une même chair et se prolongent dans le même écho, reflets l’un de l’autre, frissons d’une même vie mêlés.



Le projet d’extraction du gaz de schiste en Ardèche, et les réactions qu’il a provoquées ne l’ont pas laissé indifférent. Parce que les villages, les monts, les cours d’eau, les chemins d’Ardèche il les hante depuis sa naissance, il y puise le suc de son œuvre. S’il se réalisait, ce projet bouleverserait l’existence au quotidien non seulement des riverains des chantiers, mais aussi des populations alentour. Et il porterait inévitablement atteinte à des paysages quasi inchangés depuis des siècles. Qui ne sont pas paysages « de prestige », mais les paysages dont se nourrissent les gens du lieu : le coteau d’en face, le bosquet malingre, le chemin qui se perd là-bas… Ils portent en eux la mémoire des générations, en les brutalisant on brutaliserait les hommes qui portent cette mémoire, c’est leur peau qu’on arracherait. Cela, Meyssonnier le ressent et le pense, comme l’ont ressenti et pensé les foules colorées qui ont manifesté ici ou là, et qu’il a photographiées sur les lieux mêmes qu’ils désiraient sauvegarder.



Il n’est pas inutile de contempler ses photographies. Le vent qui souffle en elles a la fraîcheur des printemps cévenols, l’insolence incongrue de la jeunesse. On y voit surtout la pierre, la rivière et les hommes se fondre en un seul être, sur lequel le temps n’a pas prise. Les fantômes d’ici ont la bougeotte et sous les banderoles ce sont autant de Roure, de Maquisards, de Huguenots, qui se dressent. On ne touche pas impunément à cette terre : les droits qui sont les siens sont les droits des hommes qui la firent, la nourrirent de leur sueur, parfois de leur sang. Toute l’histoire, toutes les histoires les plus tragiques et les plus tendres, et les maisons, les arbres, l’eau dormante ou sauvage viennent ensemble au rendez-vous.



Les photographies de Meyssonnier sont le portrait d’un rêve. Un rêve en acte. On y voit le plus beau de l’homme, ce qui le fait tel et le sauvera si quelque instance devait un jour juger son espèce, son goût du rire et des autres, sa capacité à fondre dans le même élan son futur et le passé d’où il vient, le souci de préserver les biens qu’il sait inaliénables qui sont de paix et d’harmonie, lieux et vies humaines indissolublement embrassés, et ce tremblement léger qu’on ne voit pas chez tous, mais qu’on apercevra ici entre ciel et terre et dans les blancs et noirs aux infimes et infinies nuances qui sont la signature de Meyssonnier, l’amour. « Oui, la vie » dit une pancarte ! Il y a dans ce rêve et le don et la promesse, le don de soi pour garder pure sa joie d’être au monde, un monde à hauteur d’homme, et la promesse de garder libre son pouvoir de choisir entre tous les possibles.



L’impossible n’est que l’alibi de la résignation.



Jacques ROUX

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  • # Galerie JLM
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